Testo: Jean-Roger Caussimon. Other. Batelier, Mon Ami.
Batelier, mon ami, je sais que tout arrive
A qui garde l'espoir.
Ce sera le matin ou ce sera le soir
Mais je serai la, sur la rive.
Tu diras : «Mon mat'lot
A pique la rougeole
En tirant sa bordee
Dans la rue Quincampoix.
J'ai plus qu'a m' saborder
Si j' mene pas mon petrole
La-bas, dans le Hainaut
Avant la fin du mois !»
Alors, dans la splendeur des cuivres
Et l'odeur du chene cire
Quand tu diras : "Veux-tu nous suivre ?»
C'est par oui que je repondrai
Et je me sentirai
Revivre !
Batelier, mon ami, nous remonterons la Seine
J'en serai tout ebloui
Et pour dire au revoir a mon ile Saint-Louis
Je ferai chanter la sirene...
Ile, qui, tant de fois
Tranquille et desuete
A cru partir d'ici
Sur l'air d'une chanson
Tu vois, c'est aujourd'hui
Ton ami «le poete»
Qui s'en va, mieux que toi
Vers d'autres horizons !
La route que j'avais suivie
S'est brisee net, la, sur ce quai,
Paris ne me fait plus envie.
On dira que c'est abdiquer
Non ! C'est ne pas manquer
Sa vie !
Mais, pour moi, batelier, tu serais en bisbille
Avec ton syndicat
Alors, pour en finir avec tous ces tracas
Tu m' donnerais la main de ta fille.
Elle a les yeux bleu clair,
Elle ignore les ruses,
Elle a des gestes doux,
Des seins fermes et ronds
Et, dans les moments ou
L'on patiente aux ecluses,
Je lui jouerais des airs
Sur un accordeon.
Mais tout cela n'est que rengaine
Qu'il est decent de refouler.
Croyez-moi, l'eau douce est malsaine
Il vaut mieux boire et se souler
Que regarder couler
La Seine !
Jean-Roger Caussimon
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