Testo: Massilia Sound System. Lo Grand Tramblament.
Moro, ti donon trenta sous,
Quand vas debarcar de matiera,
Lei mestres de ta saboniera
Que t'an de lois lei plens pairous.
Encar ti duves creire uros
Se ti ronhon pas la jornada !
Lei traitres, eme son tetar-doc,
Ti l'empunhon sensa pomada,
Sensa pomada !
(Traduction)
Maure, ils te donnent trente sous,
Quand tu vas debarquer de la soude
Les maitres de ta savonniere
Qui ont des louis plein leurs chaudrons.
Encore tu dois t'estimer heureux
S'ils ne te rognent pas sur ta journee!
Les traitres, avec leur ton mielleux,
Te l'enfoncent sans pommade,
Sans pommade !
M'es de latin, ieu, son babot :
Mon engien de longa li clava ;
E sovent pensi : qunei cavas !
Jamai ajustar lei doei bots !
Aqueu trafic pou plus durar :
Fau que sange vo que tot pete !
Lo tron de Dieu lei va curar ;
Gara ! Que Moro si li mete ;
Voei, si li mete !
(Traduction)
C'est pour moi du latin, leur blabla :
Mon esprit constamment s'y perd ;
Et souvent je pense : quelle histoire !
Ne jamais joindre les deux bouts !
Ce trafic ne peut plus durer :
Il faut que ca change, ou que tout pete !
Le tonnerre de Dieu va les creuser ;
Gare ! Que Maure s'y mette ;
Oui, il s'y met !
O vous les grands politiciens qui trustez les antennes,
Vous qui menez la grande course au galop dans la plaine,
Vous tenez nos vies d'une main et il faut qu'on la ferme,
De l'autre vous purgez nos bourses et les votres sont pleines,
Joindre les deux bouts est devenu un vrai casse-tete,
Combien de familles d'ouvriers croulent sous les dettes,
Combien de papets sont dans la misere a la retraite,
Vivement qu'un de ces quatre matins deboule,
Lo grand tramblament.
Se jusqu'ara ai agut, rascas,
La fava sensa joissuras,
Qu'au mens doni ma mordidura
Sus lo roiaume dei richas !
Ieu siau juste, pas tot per un !
Es nautrei que lauram la rega,
Puei apanaus e comolum,
V'arrapatz tot ! D'aise colega !
D'aise colega !
(Traduction)
Si jusqu'a cette heure j'ai eu, teigneux,
La guigne sans jouissances,
Qu'au moins je donne mon coup de dent
Sur le gateau des rois des richards !
Moi, je suis juste : pas tout pour un !
C'est nous qui creusons le sillon,
Puis, boisseau et mesures combles,
Vous empoignez tout ! Doucement, les gars !
Doucement, les gars !
O vous patrons et financiers qui grimpez aux echelles,
Vous qui montez et demontez, encaissant a la pelle,
Vous gerez nos vies d'une main et on tient la truelle,
De l'autre vous misez en bourse et partez aux Seychelles,
Quand dans le pays resonne le courroux des precaires ;
Tous vos profits font echo a nos decouverts bancaires,
Un sentiment de fatalite lie a la galere,
Vivement qu'un de ces quatre matins deboule,
Lo grand tramblament.
Cu n'a ne'n mete : aqui la lei !
La trompetarem dins la Franca
En esparpalhant la financa,
Porra pitar, lo pichon peis.
Se Paris si vou pas clinar
L'a lei pegons dei jorns de festa ;
Se Marsilha vou reguinar,
Brulam lo port, e copa testas !
E copa testas !
(Traduction)
Qui en a en mette ! Voila la loi !
Nous la trompetterons dans la France !
En eparpillant la finance,
Il pourra mordre, le petit poisson.
Si Paris ne veut pas s'incliner
Il y a les torches des jours de fetes ;
Si Marseille veut rechigner,
Nous brulons le port, et coupe tetes !
Et coupe tetes !
Fora ! Lo sang que nos resta a lo bolh !
Fora ! Sangsucs, qu'avetz la gorja plena !
Fora ! Bochiers, gras de nostra codena !
Fora ! A son torn lo bestiau pren lo foeit !
(Traduction)
Dehors ! Le sang qui nous reste bouillonne !
Dehors ! Sangsues, qui avez la gorge pleine !
Dehors ! Bouchers, gras de notre couenne !
Dehors ! A son tour le betail prend le fouet !
Quand vas debarcar de matiera,
Lei mestres de ta saboniera
Que t'an de lois lei plens pairous.
Encar ti duves creire uros
Se ti ronhon pas la jornada !
Lei traitres, eme son tetar-doc,
Ti l'empunhon sensa pomada,
Sensa pomada !
(Traduction)
Maure, ils te donnent trente sous,
Quand tu vas debarquer de la soude
Les maitres de ta savonniere
Qui ont des louis plein leurs chaudrons.
Encore tu dois t'estimer heureux
S'ils ne te rognent pas sur ta journee!
Les traitres, avec leur ton mielleux,
Te l'enfoncent sans pommade,
Sans pommade !
M'es de latin, ieu, son babot :
Mon engien de longa li clava ;
E sovent pensi : qunei cavas !
Jamai ajustar lei doei bots !
Aqueu trafic pou plus durar :
Fau que sange vo que tot pete !
Lo tron de Dieu lei va curar ;
Gara ! Que Moro si li mete ;
Voei, si li mete !
(Traduction)
C'est pour moi du latin, leur blabla :
Mon esprit constamment s'y perd ;
Et souvent je pense : quelle histoire !
Ne jamais joindre les deux bouts !
Ce trafic ne peut plus durer :
Il faut que ca change, ou que tout pete !
Le tonnerre de Dieu va les creuser ;
Gare ! Que Maure s'y mette ;
Oui, il s'y met !
O vous les grands politiciens qui trustez les antennes,
Vous qui menez la grande course au galop dans la plaine,
Vous tenez nos vies d'une main et il faut qu'on la ferme,
De l'autre vous purgez nos bourses et les votres sont pleines,
Joindre les deux bouts est devenu un vrai casse-tete,
Combien de familles d'ouvriers croulent sous les dettes,
Combien de papets sont dans la misere a la retraite,
Vivement qu'un de ces quatre matins deboule,
Lo grand tramblament.
Se jusqu'ara ai agut, rascas,
La fava sensa joissuras,
Qu'au mens doni ma mordidura
Sus lo roiaume dei richas !
Ieu siau juste, pas tot per un !
Es nautrei que lauram la rega,
Puei apanaus e comolum,
V'arrapatz tot ! D'aise colega !
D'aise colega !
(Traduction)
Si jusqu'a cette heure j'ai eu, teigneux,
La guigne sans jouissances,
Qu'au moins je donne mon coup de dent
Sur le gateau des rois des richards !
Moi, je suis juste : pas tout pour un !
C'est nous qui creusons le sillon,
Puis, boisseau et mesures combles,
Vous empoignez tout ! Doucement, les gars !
Doucement, les gars !
O vous patrons et financiers qui grimpez aux echelles,
Vous qui montez et demontez, encaissant a la pelle,
Vous gerez nos vies d'une main et on tient la truelle,
De l'autre vous misez en bourse et partez aux Seychelles,
Quand dans le pays resonne le courroux des precaires ;
Tous vos profits font echo a nos decouverts bancaires,
Un sentiment de fatalite lie a la galere,
Vivement qu'un de ces quatre matins deboule,
Lo grand tramblament.
Cu n'a ne'n mete : aqui la lei !
La trompetarem dins la Franca
En esparpalhant la financa,
Porra pitar, lo pichon peis.
Se Paris si vou pas clinar
L'a lei pegons dei jorns de festa ;
Se Marsilha vou reguinar,
Brulam lo port, e copa testas !
E copa testas !
(Traduction)
Qui en a en mette ! Voila la loi !
Nous la trompetterons dans la France !
En eparpillant la finance,
Il pourra mordre, le petit poisson.
Si Paris ne veut pas s'incliner
Il y a les torches des jours de fetes ;
Si Marseille veut rechigner,
Nous brulons le port, et coupe tetes !
Et coupe tetes !
Fora ! Lo sang que nos resta a lo bolh !
Fora ! Sangsucs, qu'avetz la gorja plena !
Fora ! Bochiers, gras de nostra codena !
Fora ! A son torn lo bestiau pren lo foeit !
(Traduction)
Dehors ! Le sang qui nous reste bouillonne !
Dehors ! Sangsues, qui avez la gorge pleine !
Dehors ! Bouchers, gras de notre couenne !
Dehors ! A son tour le betail prend le fouet !
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