Testo: Thiéfaine. Chroniques Bluesymentales. Portrait De Femme En 1922.
Je t'ai rencontree une nuit
Au detour d'un chemin perdu
Qui ne conduisait nulle part
Ou tu te tenais immobile
En equilibre sur un fil
Tendu au-dessus du hasard
Et lorsque je t'ai demandee
Qui tu etais, d'ou tu venais
Tu m'as repondu d'un regard
Tu sais, je n'suis qu'effluve
Et je reviens d'ailleurs
Plus tard dans un coin de bistrot
Devant un billard electrique
Tu m'as montre ta dechirure
Tu m'as dit d'etranges paroles
Qui volaient comme des chauves-souris
Au milieu de ta chevelure
Elles me parlaient d'inconnu
De mysterieux chemins caches
Qui montraient au-dela des murs
D'un tenebreux voyage
Tu cherches au-dela des frontieres
Un miroir ou un coeur ouvert
Pour y projeter tes phantasmes
Sautant d'une plateforme d'autobus
Tu prends le premier train rapide
Pour Marseille ou pour Amsterdam
Juste une piece dans un taxiphone
Mon tendre amour ne m'attends pas
Ce soir je ne rentrerai pas
Et tu reprends ta route
Ton tenebreux voyage
Un jour ou l'autre tu reviens
Un peu comme au sortir d'un reve
Dans l'inconscience du matin
Les traits tires par la fatigue
La tete creuse, le regard vide
Tu ne sais plus ce qui se passe
Et tu ne comprends plus
Tu ne comprends plus rien
Le temps de te refaire les yeux
De prendre un bain et de m'aimer
Tu repenses a d'autres visages
Noyee au fond d'un verre d'alcool
Tu me demandes une cigarette
Et me dis d'un air un peu vague
Mon tendre amour ne m'en veux pas
Tu sais je ne suis a personne
Demain il faut que je reparte
Et tu reprends ta route
Ton tenebreux voyage
Thiéfaine
Chroniques Bluesymentales
Thiéfaine
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