Rien qu'un enfant triste Qui sait qu'il existe, Un navire ancre dans le ciel Qui vit dans l'ombre du soleil, Une table mise au centre d'une vie nouvelle
Ailleurs, ailleurs, Ailleurs, on croit, le monde est meilleur Et rien ne fait peur, Rien ne fait peur. Ailleurs, on croit, le monde est meilleur, meilleur
A qui n'a pas connu l'amour, N'a pas aime, A qui n'a pas touche Ses levres embaumees, N'a pas senti sur lui Son regard lourd, Ses yeux de maladie, De
Amis Qui tournez la tete Sans savoir Ou peut-etre Sans y croire, Amis, Plus jamais peut-etre Nous n'aurons. Dimanches et fetes S'en iront. Amis Qui
Attends Que le temps te vide Comme un ?uf. Sors de ta coquille Comme un chien Dans un jeu de quilles. Oublie d'ou tu viens. Le fer ou la grille, Le
Animal, on est mal On a le dos couvert d'ecailles On sent la paille Dans la faille Et quand on ouvre la porte Un armee de cloportes Vous repousse en
On passe au bord d'une grande cheminee De brique et de pierre. La pluie la neige se sont mises a tomber Sur les manteaux d'hiver. Plus moyen de voir
Juste avant l'exil, Juste avant l'exil, On pose un dernier regard sur sa ville, Les colliers de fleurs que les hommes enfilent Et plus loin, sur le bord
C'est un parc ou vont les betes Et l'eau leur coule sur la tete. Au milieu, des chevaux legers. Les animaux sont melanges. C'est un piege ou tomberont
Celui qui marche devant, Tu le connais depuis longtemps. Tu le vois de dos et dedans. Il chante dans le mauvais temps Et ca n'est pas toi qui l'entends
Cheval d'hier Avec tes yeux verts, Cheval d'un soir Avec tes yeux noirs, Cheval, cheval Pour ce que les hommes valent. Cheval, cheval, Chevaux, chevaux
Comme un guerrier Qui perd son bras, Son ?il au combat, A chercher le choc, Fendre le roc Comme un guerrier qui tombe. Un pied dans la tombe, On se
Donne-moi la preference, Que mon cortege enfin s'avance Qui vient te prendre Le vont descendre Tout l'equipage De rois, de pages. Donne-moi la preference
Et l'aube amene la pluie, la brume. Dans l'eau du port brille la lune. Un sac pose sur une dune Et dans les tasses, le cafe fume. Oublie les folies,
Couvrez-moi de fleurs s'il le faut. Laissez venir l'homme a la faux Et si me coudre les paupieres Au moins ne me riez derriere Moi. Laissez me parler
Ramenez le drap sur vos yeux et Entrez dans le reve, Reprendre la vie des autres ou on l'a laissee Quand le jour s'acheve, Voir les couleurs, voir les
Chevelure des ombres mortes Dans la nuit qui les emporte Par-dela le vide immense Entre tenebres et silence Chevelure des ombres danse Que plus un vivant
Chevelures des fenetres fermees des chambres d'Asie, Papier des murs des chambres des hotels moisis, Chevelures des rideaux dechires, des neons tristes